lundi 20 août 2012

Mark Storm : Tritarnia, La Galaxie Invisible de Cendrine N. William


Entre prophétie et aventure, les passions se déchaînent dans l’univers de Mark Storm !





Je reviens vous parler aujourd’hui d’un livre que j’ai lu il y a de cela plusieurs mois déjà et dont je n’avais pas encore pris le temps de vous parler. Il s’agit bien évidemment du troisième tome de la fabuleuse saga Mark Storm de Cendrine N. William ! Mon avis sera certainement bien plus évasif que s’il avait été rédigé au lendemain de ma lecture mais tâchons tout de même de faire quelque chose de concret.

Commençons donc par l’histoire en elle-même. Nous découvrons dans un premier temps une nouvelle galaxie qui nous était inconnue : Tritarnia. Elle semble prospère et pourtant ! Tout n’est plus qu’une question de temps avant son anéantissement… En effet, une terrible prophétie voue la galaxie à une destruction prochaine si celle-ci n’est pas sauvée par le Shaxar. Mais qui est-il ? Et où se trouve-t-il ? Personne ne le sait. Pire encore, Tritarnia étant invisible au reste de l’univers, personne à par ses habitants ne connaît son existence. Le chaos serait donc imminent… 

Dans un tout autre contexte, nous retrouvons avec un plaisir certain notre cher pirate préféré, contacté en urgence par une certaine personne pour faire évader de prison son ami Allen Warmer avant son exécution. Les actions s’enchaînent et s’entremêlent, les découvertes se multiplient, les rencontres dévoilent des secrets insoupçonnés et le destin, toujours, n’hésite pas à frapper. 

Deux histoires en apparence qui bientôt, très bientôt, n’en formeront plus qu’une. 

Vous l’aurez compris, ce troisième opus est riche en évènements ! Comme toujours, pas question de s’étaler en descriptions aussi longues qu’inutiles. Cendrine N. William va droit au but, et ça marche. De sa sublime plume, elle mène le lecteur à la rencontre de nouveaux lieux et personnages en tout genre. L’intrigue prend forme petit à petit dans l’ombre, pendant que sur le devant de la scène, nos héros font face à leur présent avec toujours plus de courage. 

Puis subitement, le lecteur comprend. Il saisit toute la portée du texte. Il tourne les pages encore et encore, il sait que la fin est inéluctable. Cette fin qu’il n’attendait pas et qui pourtant ne manque pas de se produire. Il passe par tout un panel d’émotions : l’incompréhension, puis la joie, le rire, les larmes et la satisfaction d’avoir été pris de court, de ne pas avoir su appréhender les événements. 

Vous l’aurez compris, c’est une fois de plus, un énorme coup de cœur pour moi. Une telle histoire, je ne m’y attendais absolument pas. Parce que c’est ambitieux et difficile à réaliser. Il ne faut pas perdre le lecteur ou vouloir faire trop compliqué. Au final, l’auteur réussit parfaitement le challenge.  L’histoire est superbe, les personnages grandioses et les actions époustouflantes ! Une partie du roman dont je me suis délectée semble tirer son inspiration du célèbre film Gladiator car on y retrouve beaucoup de similitude. En somme, un roman superbe, bien construit et bien écrit dont chaque page est un délice. 

Des points négatifs ? Trop court ! Il me faut le tome quatre ! 

Citation : “ Fermant les poings, il hurla comme pour vomir ce vide qui aspirait son âme. ” 

Mille mercis à Cendrine N. William pour ce merveilleux cadeau ! 

lundi 18 juin 2012

Le Destin Des Morts de Jean-Pierre Favard



Que deviennent ceux qui nous ont quitté ? Trouvent-ils réellement le repos éternel ?


Deux grandes questions que pose ce livre. Il s'agit d'un recueil de quatre nouvelles : Mauvaises Vibrations, Ghost'n'Roll Baby, La seconde mort de Camille Millien et une micro-nouvelle L'architecte. Pour cette nouvelle chronique, nous allons étudier chaque nouvelle au cas par cas.

Mauvaises Vibrations :

Le roman débute par une courte nouvelle d'à peine plus de dix pages concernant un couple de randonneurs épuisés qui décident de s'abriter dans une maison abandonnée pour la nuit. Donner un avis complet sur cette nouvelle risque fort d'être un exercice périlleux étant donné sa taille pour le moins réduite. Je dirais qu'elle est une sorte d'introduction à la suite, de mise en bouche. Par son côté "horreur" et "suspens" elle parvient à instaurer une sorte de tension chez le lecteur qui est très réussie. Le seul bémol : la fin. Fallait-il en déduire quelque chose ? Si c'est le cas, j'ai manqué quelque chose.

Ghost'n'Roll Baby :

Comme le titre l'indique, ici il s'agit de rock'n'roll ! Et plus particulièrement d'un groupe de rockeurs en pleine ascension qui, sur une décision de leur manager, vont passer quelques jours dans une maison dite hantée, pour assurer leur succès. Or, tout se retrouve compromis lorsque la maison s'avère réellement hantée. En ce qui concerne mon avis, j'ai tout de suite accroché à cette nouvelle. Plus longue que la précédente, elle permet de mieux s'imprégner de l'histoire et d'avoir du temps pour s'habituer aux personnages. J'avoue avoir pensé au départ que toutes les nouvelles se rejoignaient par cette fameuse maison hantée alors que ce n'est pas exact. Toutes les nouvelles se rejoignent par le thème de la maison mais il s'agit d'une maison différente pour chaque nouvelle. Nous découvrons donc un habitat assez hostile qui progressivement devient réellement effrayant. Nous suivons ainsi les découvertes et les angoisses toujours plus grandes des musiciens. L'impression de film d'horreur est très présente et la fin quelque peu décevante. Du moins c'était mon avis jusqu'à-ce que j'entame l'histoire suivante qui m'a fait revoir ce jugement.

La seconde mort de Camille Millien :

Je concède qu'arrivée à cette partie du roman, je commençais à me poser beaucoup de questions : Les deux nouvelles suivantes allaient-elles être semblables aux deux premières ? Ou différentes ? La fin allait-elle (enfin) me surprendre ? Y avait-il un but à tout cela ? Autant dire que cette nouvelle répondit à toutes mes attentes. Elle est la plus importante du roman, une sorte d'apothéose. On ne comprend réellement l'enjeu de ce livre qu'après avoir lu la terrible histoire de Camille. Elle commence pourtant si simplement. Julien, un étudiant décide d'amener des amis pour quelques jours de repos dans la maison de son enfance. Or, cette maison renferme un terrible secret que Julien ne dévoilera que plus tard : sa grande sœur Camille a disparu un jour où ils y étaient en vacances étant plus jeunes. Ce qui est arrivé à la jeune fille est toujours resté un mystère, et ce mystère ronge Julien. Tout bascule lors de l'apparition d'une galipote, être mystique censé protéger les âmes. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Et surtout, pourquoi est-elle ici, a-t-elle un quelconque lien avec Camille ? Ce qui s'annonçait comme une simple histoire de revenants prend alors un tournant bien plus complexe et un visage des plus sombres. L'histoire bascule progressivement dans un domaine spirituel inattendu et la fin -ô combien cruelle- nous laisse sans voix. Elle est une parfaite antithèse au dénouement de la nouvelle précédente. En somme, une histoire que j'ai beaucoup appréciée. Que je n'ai pas lue mais vécue avec les protagonistes. Elle restera encore longtemps dans mon esprit.

 L'architecte :

Enfin, quatre lignes. Quatre lignes qui concluent parfaitement bien ce recueil et referment ce monde. Quatre lignes comme la dernière pierre sur l'édifice.

Un très grand merci aux éditons Lokomodo et au forum Un Monde Imaginaire pour cette fantastique découverte !

mercredi 14 mars 2012

Sohl : L'Oeil et le Poing de Julien d'Hem


Dragons à l'horizon !




L’œil et le poing se situe dans le royaume de Sohl, comme le suggère le nom de la saga. Dans la ville de Tiramar, capitale du royaume (c’est du moins ce qu’il m’a semblé comprendre mais il est possible que je me trompe), habite un homme riche et puissant répondant au nom d’Herlann Œil-Sombre. Lorsqu’une nuit sa fille Naëlys se fait enlever par de mystérieux inconnus, il va demander à Lorne, un barde, de partir à sa recherche. Chemin faisant, Lorne part donc à l’aventure accompagné de Lhèm, un apprenti du Manteau, une sorte de guilde d’assassins créée par Herlann.

Voici globalement l’intrigue principale du roman, d’où partent par la suite une multitude d’autres histoires qui se succèdent, se croisent, s’entremêlent.

Nous allons comme à l’habitude commencer par les points positifs du roman. Je peux d’ores et déjà dire que celui-ci est vivant. Le dialogue prime sur la description, ce qui est peu fréquent en fantasy. Cela permet notamment d’entrevoir le caractère des personnages et c’est une chose fort sympathique. La narration dans son ensemble est aérée, les chapitres sont relativement courts, ce qui est agréable. Le récit en lui-même est parfois ponctué de petites réflexions philosophiques que se font les personnages des instants donnés et ceci est un gros point fort, à mon avis du moins. C’est une attente primordiale pour moi, et je suis satisfaite de ce côté-ci.

Cependant, j’ai été globalement assez déçue du roman et je vais en expliquer les raisons. Tout d’abord il y a ces épigraphes en début de chapitre dont je n'ai pas compris l'utilité sinon celle de perdre le lecteur. Elles étaient longues au commencement, et plus l’histoire avance, plus elles se raccourcissent pour finalement disparaître. Elles étaient distrayantes mais ne m'ont pas parues essentielles.

En second lieu, la découpe des chapitres m’a semblé étrange. Nous suivons au départ nos deux protagonistes puis quelques chapitres plus loin vient s’instaurer une histoire en parallèle sur un mystérieux « Chasseur », ce qui accentue notre curiosité. Puis le chapitre suivant, nous parlons encore d’autre chose pour finalement revenir sur nos héros. A partir de là, nous sommes un peu dubitatifs. Il aurait été plus agréable qu’à chaque chapitre nous puissions suivre des personnages différents, en cercle si je puis dire, pour qu’au bout d’un moment toutes les histoires se rejoignent et que nous soyons surpris par leur lien insoupçonné ! Au lieu de ça, nous suivons parfois les mêmes personnages pendant 3 ou 4 chapitres avant de passer à d’autres, ce qui casse le rythme du récit et réduit à néant l’effet de surprise.

La narration n’était pas si mal dans son ensemble, mais je dois avouer qu’en arrivant à l’issue du roman j’ai commencé à en perdre le fil. J’ai eu de plus en plus de mal à suivre l’action, à comprendre tous les éléments. La fin (dont le dernier chapitre est d’une longueur extrême comparé aux autres !), m’a laissée complètement indifférente puisque je n’ai presque rien compris du pourquoi des choses. Le tout me semblait assez confus, trop précipité et parfois complètement invraisemblable.

Le roman comporte quelques scènes « d’amour », à proprement parler, j'ai été surprise parce que rien ne laissait présager cela. Mais il ne s'agit que d’un détail pour préciser que ce n’est pas un roman jeunesse et qu’il est réservé à un public plus adulte.

Les noms propres sont souvent étranges, ce qui ne me dérange pas outre mesure, mais frôlent aussi parfois le ridicule, ce que je déplore. Les propos de Bérouz sont souvent à la limite du vulgaire (il faudrait compter combien de fois le mot « cul » apparaît dans le roman) et même si je suppose que c'est pour donner un genre au personnage, cela devient assez lourd à la longue.

Les personnages en eux-mêmes sont assez superficiels. Je suis navrée de ne pas avoir trouvé une certaine profondeur dans au moins l'un d'eux, j'aurais aimé connaître Lorne plus en détails. J'ai été d'ailleurs surprise qu'il passe au second plan pendant la plus grand majorité de l'histoire alors qu'il se voulait le personnage principal au départ.

Enfin, je dirais que ce qui manque avant toute chose à ce roman, c’est une carte. Sans carte dans un roman où le dialogue prédomine sur la description et les explications, c’est assez complexe de visualiser la position des personnages, la distance qui sépare les différents lieux visités, etc.

Ce roman me laisse donc assez mitigée et quelque peu déçue. Je remercie tout de même les éditions Asgard et le forum Un Monde Imaginaire pour ce nouveau partenariat qui a contribué à enrichir ma culture.

mercredi 22 février 2012

Lolita de Vladimir Nabokov


Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme.

Monument de la littérature mondiale Lolita, avant d'être un nom commun au sens peu clair, est avant tout un roman de Vladimir Nabokov. Ce nom est à l'origine le surnom de l'héroïne du roman, Dolores Haze. Certains se rappelleront peut-être la très fidèle adaptation au cinéma d'Adrian Lyne en 1997 avec la B.O inoubliable d'Ennio Morricone, parfaitement appropriée et tout à fait obnubilante. Ceux qui l'ont vu ne peuvent que s'en rappeler. Je pense que c'est un film, tout comme un livre, qui nous poursuit toute notre vie.

Mais de quoi est-il question ? C'est l'histoire de Humbert Humbert, un homme qui n'aime que les nymphettes, ces fillettes qui ont entre 9 et 14 ans triées sur le volet. On ne peut pas dire qu'Humbert soit un pédophile à proprement parlé car il ne se jette pas sur la première venue. 


“ Il vous faut être un artiste doublé d'un fou, une créature d'une infinie mélancolie, avec une bulle de poison ardent dans les reins et une flamme supra-voluptueuse brûlant en permanence dans votre délicate épine dorsale (oh, comme il vous faut rentrer sous terre, vous cacher !), pour discerner aussitôt, à des signes ineffables - la courbe légèrement féline d'une pommette, la finesse d'une jambe duveteuse, et autres indices que le désespoir et la honte et les larmes de tendresse m'interdisent d'énumérer -, le petit démon fatal au milieu de ces enfants en bonne santé ; aucune d'entre elles ne la reconnaît et elle demeure elle-même inconsciente du fantastique pouvoir qu'elle détient. ”


Par un terrible concours de circonstances, il va être amené à devenir le beau-père de la plus parfaite des nymphettes : Dolores. S'ensuit alors un long périple à travers les Etats-Unis entre cet homme d'âge mûr et cette fillette de 12 ans. Alors que l'un tente d'assouvir ses passions, l'autre tente délibérément de se construire dans cet univers chaotique avec pour seul appui, un père-amant. 

Un livre troublant où l'on prend pitié du monstre. Où la victime nous semble si insupportable. Une histoire de génie, qui donne à réfléchir sur l'écriture et la nature humaine. Si à la fin de votre lecture vous vous surprenez à vous attrister du sort d'Humbert, c'est que vous êtes possédé. Il est alors trop tard. Ses mots, ses phrases si belles, poignantes et mélancoliques ont fait leur effet sur vous. Vous êtes tombé dans le piège, vous vous êtes fait manipulé. Vous défendez un meurtrier. 


A lire d'urgence ! 
(pour public averti tout de même, vous êtes prévenu)

La Mécanique du Coeur de Mathias Malzieu


“ Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles. Deuxièmement, maîtrise ta colère. Troisièmement, ne te laisse jamais, au grand jamais, tomber amoureux. Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur la grande aiguille des heures transpercera ta peau, tes os imploseront, et la mécanique du coeur sera brisée de nouveau. ”

 Edimbourg, 1874. Quand Jack voit le jour, il fait si froid que son petit coeur gelé peine à le maintenir en vie. Madeleine, la sage-femme un peu farfelue, décide de lui greffer une horloge pour l'aider à réguler ses battements. Abandonné par sa mère, une femme des rues, Jack grandit auprès de Madeleine qui devient sa mère adoptive. Lorsqu'il peut enfin sortir de chez lui pour découvrir le monde, Jack a 10 ans et des rêves plein la tête. La rencontre avec une petite chanteuse andalouse va alors lui faire chavirer le coeur.

Love is dangerous for you, tiny heart. ” 

Madeleine s'évertuait à le répéter. Mais Jack est amoureux, terriblement et irrémédiablement amoureux. Un incident à l'école l'obligera à s'exiler pour ne pas être attrapé par la police. Il décidera alors de mettre le cap sur l'Andalousie dans l'espoir de retrouver sa belle et de lui avouer son amour. Mais une fois là-bas, les choses se compliquent. Entre passions dévorantes, rivalités et remords c'est tout un parcours initiatique dans l'inconnu que notre héros devra traverser pour comprendre le véritable sens de sa vie. Un histoire douce-amère qui pique le coeur.


Il faut immédiatement l'avouer, La Mécanique du Coeur est un petit bijou d'environ 150 pages, d'où son accessibilité à tous, lecteurs invétérés ou pas. Charmant et touchant au commencement, sublime et cruel au dénouement, il saura réveiller en nous des émotions perdues. Véritable conte pour adulte et tout en poésie sans pour autant tomber dans le lyrisme, les images que l'auteur tend à nous donner trouveront toujours un écho en nous. 

Cependant, ce roman n'est pas un conte ordinaire. Sous ses allures fantaisistes se cache une véritable leçon de vie, une profondeur insoupçonnée. S'il fallait le définir en un mot unique, je dirai "cruel", sans hésiter. En effet, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, la ligne directrice du roman est placée sous le signe de la cruauté. Pourquoi ? Parce que le héros est mis à rude épreuve pendant toute l'intégralité du récit. Jack est notre narrateur, nous ressentons tout à travers lui. Sa force, ses faiblesses. Et malgré la peur, l'humiliation, la difficulté et la désillusion, ce petit héros continue à se battre coûte que coûte, envers et contre tout. Juste par amour.

Peut-on aimer à s'en arracher le coeur ? Qui sait...