mercredi 14 mars 2012

Sohl : L'Oeil et le Poing de Julien d'Hem


Dragons à l'horizon !




L’œil et le poing se situe dans le royaume de Sohl, comme le suggère le nom de la saga. Dans la ville de Tiramar, capitale du royaume (c’est du moins ce qu’il m’a semblé comprendre mais il est possible que je me trompe), habite un homme riche et puissant répondant au nom d’Herlann Œil-Sombre. Lorsqu’une nuit sa fille Naëlys se fait enlever par de mystérieux inconnus, il va demander à Lorne, un barde, de partir à sa recherche. Chemin faisant, Lorne part donc à l’aventure accompagné de Lhèm, un apprenti du Manteau, une sorte de guilde d’assassins créée par Herlann.

Voici globalement l’intrigue principale du roman, d’où partent par la suite une multitude d’autres histoires qui se succèdent, se croisent, s’entremêlent.

Nous allons comme à l’habitude commencer par les points positifs du roman. Je peux d’ores et déjà dire que celui-ci est vivant. Le dialogue prime sur la description, ce qui est peu fréquent en fantasy. Cela permet notamment d’entrevoir le caractère des personnages et c’est une chose fort sympathique. La narration dans son ensemble est aérée, les chapitres sont relativement courts, ce qui est agréable. Le récit en lui-même est parfois ponctué de petites réflexions philosophiques que se font les personnages des instants donnés et ceci est un gros point fort, à mon avis du moins. C’est une attente primordiale pour moi, et je suis satisfaite de ce côté-ci.

Cependant, j’ai été globalement assez déçue du roman et je vais en expliquer les raisons. Tout d’abord il y a ces épigraphes en début de chapitre dont je n'ai pas compris l'utilité sinon celle de perdre le lecteur. Elles étaient longues au commencement, et plus l’histoire avance, plus elles se raccourcissent pour finalement disparaître. Elles étaient distrayantes mais ne m'ont pas parues essentielles.

En second lieu, la découpe des chapitres m’a semblé étrange. Nous suivons au départ nos deux protagonistes puis quelques chapitres plus loin vient s’instaurer une histoire en parallèle sur un mystérieux « Chasseur », ce qui accentue notre curiosité. Puis le chapitre suivant, nous parlons encore d’autre chose pour finalement revenir sur nos héros. A partir de là, nous sommes un peu dubitatifs. Il aurait été plus agréable qu’à chaque chapitre nous puissions suivre des personnages différents, en cercle si je puis dire, pour qu’au bout d’un moment toutes les histoires se rejoignent et que nous soyons surpris par leur lien insoupçonné ! Au lieu de ça, nous suivons parfois les mêmes personnages pendant 3 ou 4 chapitres avant de passer à d’autres, ce qui casse le rythme du récit et réduit à néant l’effet de surprise.

La narration n’était pas si mal dans son ensemble, mais je dois avouer qu’en arrivant à l’issue du roman j’ai commencé à en perdre le fil. J’ai eu de plus en plus de mal à suivre l’action, à comprendre tous les éléments. La fin (dont le dernier chapitre est d’une longueur extrême comparé aux autres !), m’a laissée complètement indifférente puisque je n’ai presque rien compris du pourquoi des choses. Le tout me semblait assez confus, trop précipité et parfois complètement invraisemblable.

Le roman comporte quelques scènes « d’amour », à proprement parler, j'ai été surprise parce que rien ne laissait présager cela. Mais il ne s'agit que d’un détail pour préciser que ce n’est pas un roman jeunesse et qu’il est réservé à un public plus adulte.

Les noms propres sont souvent étranges, ce qui ne me dérange pas outre mesure, mais frôlent aussi parfois le ridicule, ce que je déplore. Les propos de Bérouz sont souvent à la limite du vulgaire (il faudrait compter combien de fois le mot « cul » apparaît dans le roman) et même si je suppose que c'est pour donner un genre au personnage, cela devient assez lourd à la longue.

Les personnages en eux-mêmes sont assez superficiels. Je suis navrée de ne pas avoir trouvé une certaine profondeur dans au moins l'un d'eux, j'aurais aimé connaître Lorne plus en détails. J'ai été d'ailleurs surprise qu'il passe au second plan pendant la plus grand majorité de l'histoire alors qu'il se voulait le personnage principal au départ.

Enfin, je dirais que ce qui manque avant toute chose à ce roman, c’est une carte. Sans carte dans un roman où le dialogue prédomine sur la description et les explications, c’est assez complexe de visualiser la position des personnages, la distance qui sépare les différents lieux visités, etc.

Ce roman me laisse donc assez mitigée et quelque peu déçue. Je remercie tout de même les éditions Asgard et le forum Un Monde Imaginaire pour ce nouveau partenariat qui a contribué à enrichir ma culture.

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