Dragons à l'horizon !
L’œil et le poing se situe dans le
royaume de Sohl, comme le suggère le nom de la saga. Dans la ville de Tiramar,
capitale du royaume (c’est du moins ce qu’il m’a semblé comprendre mais il est
possible que je me trompe), habite un homme riche et puissant répondant au nom
d’Herlann Œil-Sombre. Lorsqu’une nuit sa fille Naëlys se fait enlever par de
mystérieux inconnus, il va demander à Lorne, un barde, de partir à sa
recherche. Chemin faisant, Lorne part donc à l’aventure accompagné de Lhèm, un
apprenti du Manteau, une sorte de guilde d’assassins créée par Herlann.
Voici globalement l’intrigue
principale du roman, d’où partent par la suite une multitude d’autres histoires
qui se succèdent, se croisent, s’entremêlent.
Nous allons comme à l’habitude
commencer par les points positifs du roman. Je peux d’ores et déjà dire que
celui-ci est vivant. Le dialogue prime sur la description, ce qui est peu
fréquent en fantasy. Cela permet notamment d’entrevoir le caractère des
personnages et c’est une chose fort sympathique. La narration dans son ensemble
est aérée, les chapitres sont relativement courts, ce qui est agréable. Le
récit en lui-même est parfois ponctué de petites réflexions philosophiques que
se font les personnages des instants donnés et ceci est un gros point fort, à
mon avis du moins. C’est une attente primordiale pour moi, et je suis
satisfaite de ce côté-ci.
Cependant, j’ai été globalement assez
déçue du roman et je vais en expliquer les raisons. Tout d’abord il y a ces
épigraphes en début de chapitre dont je n'ai pas compris l'utilité sinon celle
de perdre le lecteur. Elles étaient longues au commencement, et plus l’histoire
avance, plus elles se raccourcissent pour finalement disparaître. Elles étaient
distrayantes mais ne m'ont pas parues essentielles.
En second lieu, la découpe des
chapitres m’a semblé étrange. Nous suivons au départ nos deux protagonistes
puis quelques chapitres plus loin vient s’instaurer une histoire en parallèle
sur un mystérieux « Chasseur », ce qui accentue notre curiosité. Puis le
chapitre suivant, nous parlons encore d’autre chose pour finalement revenir sur
nos héros. A partir de là, nous sommes un peu dubitatifs. Il aurait été plus
agréable qu’à chaque chapitre nous puissions suivre des personnages différents,
en cercle si je puis dire, pour qu’au bout d’un moment toutes les histoires se
rejoignent et que nous soyons surpris par leur lien insoupçonné ! Au lieu de
ça, nous suivons parfois les mêmes personnages pendant 3 ou 4 chapitres avant
de passer à d’autres, ce qui casse le rythme du récit et réduit à néant l’effet
de surprise.
La narration n’était pas si mal dans
son ensemble, mais je dois avouer qu’en arrivant à l’issue du roman j’ai
commencé à en perdre le fil. J’ai eu de plus en plus de mal à suivre l’action,
à comprendre tous les éléments. La fin (dont le dernier chapitre est d’une
longueur extrême comparé aux autres !), m’a laissée complètement indifférente
puisque je n’ai presque rien compris du pourquoi des choses. Le tout me
semblait assez confus, trop précipité et parfois complètement invraisemblable.
Le roman comporte quelques scènes «
d’amour », à proprement parler, j'ai été surprise parce que rien ne laissait
présager cela. Mais il ne s'agit que d’un détail pour préciser que ce n’est pas
un roman jeunesse et qu’il est réservé à un public plus adulte.
Les noms propres sont souvent
étranges, ce qui ne me dérange pas outre mesure, mais frôlent aussi parfois le
ridicule, ce que je déplore. Les propos de Bérouz sont souvent à la limite du
vulgaire (il faudrait compter combien de fois le mot « cul » apparaît dans le
roman) et même si je suppose que c'est pour donner un genre au personnage, cela
devient assez lourd à la longue.
Les personnages en eux-mêmes sont
assez superficiels. Je suis navrée de ne pas avoir trouvé une certaine
profondeur dans au moins l'un d'eux, j'aurais aimé connaître Lorne plus en
détails. J'ai été d'ailleurs surprise qu'il passe au second plan pendant la
plus grand majorité de l'histoire alors qu'il se voulait le personnage principal
au départ.
Enfin, je dirais que ce qui manque avant toute chose à ce roman,
c’est une carte. Sans carte dans un roman où le dialogue prédomine sur la
description et les explications, c’est assez complexe de visualiser la position
des personnages, la distance qui sépare les différents lieux visités, etc.
Ce roman me laisse donc assez mitigée et quelque peu déçue. Je
remercie tout de même les éditions Asgard et le forum Un Monde Imaginaire pour
ce nouveau partenariat qui a contribué à enrichir ma culture.
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